Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/43

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forme humaine. C’étoit une figure effroyable. Il n’avoit point d’yeux ni de nez, seulement une espèce de bouche, qui ressembloit au mufle d’un lion. Son corps étoit privé de bras, et couvert d’une écaille, dont la surface étoit garnie de pointes aiguës. On dit que ses cheveux étoient autant de serpens, dont les sifflemens effrayèrent toute l’assemblée. Ce monstre vomissoit une écume, qui infectoit les assistans. Le roi, frappé de ce phénomène, se dévoua aux dieux, et ordonna des sacrifices. La reine, voyant le prodige affreux par lequel la vengeance céleste se manifestoit sur elle, avoua son crime, déclara ses complices,