Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, I.djvu/57

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singe, en lui représentant que le meilleur de tous les rois étoit souvent le plus trompé ; qu’il ne falloit pas toujours s’en rapporter aux apparences, et qu’il croyoit que ce singe n’étoit pas aussi coupable qu’on le lui avoit fait paroître : les plus sages de la cour appuyèrent le discours du prince. Le roi, enchanté d’avoir un motif de faire grâce au singe, lui rendit sur-le-champ la liberté. Il ne vit point sans peine qu’on avoit surpris sa bonne foi. Le singe sortit de sa prison, comblé de présens du roi ; mais il resta triste, rêveur : ce qui affligea beaucoup ses partisans. Les peines de la vie influent toujours sur l’esprit ; et aucun animal n’en est exempt, chacun dans