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instrument, et le chant des oiseaux formoient des accords mélodieux. Une voix ravissante, et qui peignoit à-la-fois la tendresse et la douleur, joignoit ses accens à des sons si touchans. On entendit ces mots :

Romance.


Jeunes cœurs, qui de tendresse
Avez éprouvé feux cuisans,
Si perdiez votre maîtresse
Pourriez-vous aimer plus long-temps ?
Non, pour cesser son martyre,
Berger fidèle doit mourir :
Amour, j’ai perdu Palmire,
Porte-lui mon dernier soupir.


Bosquets touffus, verd bocage,
Mourez, quand je ferme les yeux ;
Pour qui seroit votre ombrage ?
Palmire n’est plus en ces lieux.
Et toi qui fais que j’expire,
Echo, protège mon désir :
Si revient ici Palmire,
Redis-lui mon dernier soupir.