Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/106

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préservé le pays de ce malheur. Il étoit encore libre.

Almoladin demanda à parler au premier magistrat de la ville ; c’étoit un homme d’un certain âge, d’une érudition profonde. Il voyoit avec peine les progrès que ces charlatans faisoient tous les jours sur l’esprit du peuple. Il ne déguisa pas ses inquiétudes à Almoladin. Il l’instruisit que ces hommes faisoient des expériences publiques, et qu’ils faisoient voir des choses si surprenantes qu’on les considéroit souvent comme des dieux ; que le plus grand nombre des habitans se jettoit à genoux quand il les voyoit passer ; qu’ils étoient adorés du peuple, et que leur fortune étoit déjà