Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/107

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immense ; que le malheur vouloit que ces gens-là entendissent un peu la médecine, et qu’ils faisoient des cures si surprenantes que tout le monde leur étoit dévoué ; mais ce qui avoit donné plus lieu à leur réputation, c’étoit que Noradin, prince souverain de cette province, attaqué d’une maladie mortelle, avoit été arraché des portes du trépas par le chef de ces charlatans. Son palais étoit à deux stades du port, et son médecin ne le quittoit jamais que pour présider aux séances publiques dont il étoit le chef absolu. Il avoit tiré du prince des sommes immenses, et lui avoit persuadé qu’à force d’or et de travail il parviendroit à lui faire une liqueur