Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/143

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pable, et je suis prêt à la tirer de l’abîme où elle s’est plongée, si je puis l’emporter sur sa cruelle tante. Oui, lui dit le roi, vous le pouvez. Je le permets, je l’ordonne. Le mariage se fit en deux jours. Almoladin revint tristement se mettre à la tête du convoi de sa coupable épouse. Il lui rendit les honneurs les plus pompeux ; on la conduisit de son château à Siam. Cette cérémonie, quoique lugubre, n’en étoit pas moins superbe. Une musique funèbre accompagnoit le convoi : il y avoit quatre mille torches allumées. Les hommes et les femmes qui les portoient étoient tous couverts d’un voile blanc. Le corps étoit sur un char garni d’étoffe