Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/147

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sacré que je vous confie ; mais si, par un malheur auquel je ne puis m’attendre, vous vous rendiez un jour indigne de la porter, je l’arracherois de dessus votre tête, non pour la remettre sur la mienne, mais pour la déposer entre les mains du peuple. Vous connoissez mes sentimens, ils sont inébranlables. Régnez à ma place, je veux m’instruire, je veux voyager inconnu. À ces mots le prince se jetta à ses genoux, le conjura de ne point abandonner son royaume à son inexpérience, et lui protesta que sa présence étoit cent fois plus chère à ses yeux qu’un sceptre. Arrêtez, mon fils, lui dit Almoladin, vous connoissez votre père. Il vous aime, il a