Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/169

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les deux étoient d’une beauté ravissante ; mais l’une portoit une figure triste et abattue, et l’autre avoit la joie peinte sur ses traits. Quoi, ma sœur, dit celle qui avoit l’air enjoué, faut-il qu’un ingrat vous cause tant de chagrin ? Le voilà parti du village, et vous allez le chercher par-tout ? Vous pensez que le vieux Derviche vous en donnera des nouvelles ? Moi, je crois qu’il n’en saura pas plus que moi à son sujet. Ces hommes qui prétendent lire dans l’avenir ne sont pas trop sages, encore moins ceux qui vont les consulter. Pour moi, qui ne m’afflige de rien, tout ce qu’ils pourront me dire m’importe fort peu, et je m’en amuserai au contraire