Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/199

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soit raconter tous les soirs à son père, au retour de la charrue, comment on se conduisoit à l’armée.

Almoladin étoit loin de se défier que son fils lui faisoit ces questions pour l’abandonner un jour, et en faire son profit. Il admiroit même sa curiosité, son intelligence et sa capacité ; mais il pensoit que quand on étoit né au village, on n’aimoit point à vivre parmi les hommes qui ne respirent que le sang, l’ambition et la vengeance. Il pensoit ainsi, parce qu’il avoit vu tout cela de près : mais son fils n’étoit pas de ce sentiment ; il n’y voyoit que la gloire, et une secrette ambition le transportoit malgré lui. Enfin, il pro-