Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/201

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une lettre à l’adresse de son père. Elle commençoit par ces mots : « J’ai combattu long-temps le penchant qui me domine. Depuis que je me connois, j’ai une aversion pour la vie champêtre. J’ambitionnois le sort de ceux qui portent les armes ; et lorsque, vous me racontiez, mon père, les exploits de ces vaillans guerriers qui ont servi sous le roi de Siam, vous ne lisiez point dans mon âme, sans doute vous n’auriez point continué d’enflammer mon jeune cɶur. Le mal est fait. Je n’ai pu m’empêcher de me séparer de vous, ainsi que de ma tendre mère. J’ai senti mon cœur se déchirer au moment que j’abandonnois la maison pater-