Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

cour font en peu de temps de rapides progrès. Tous les souverains de l’Asie redoutoient le roi de Siam, depuis qu’il avoit à la tête de ses troupes ce guerrier intrépide, ce héros redoutable.

Malgré tous ses avantages, Palémon ne se croyoit pas digne de la princesse. Il se regardoit comme le dernier des hommes ; son amour s’augmentoit par la contrainte et les difficultés qu’il prévoyoit. Quoi ! se disoit-il en homme d’esprit, le roi m’a nommé son frère, l’appui de sa couronne, et je n’ose prétendre au titre d’époux de sa fille !… Mon courage a mérité son estime ; peut-être sans moi seroit-il au pouvoir de ses ennemis, et le préjugé l’empêche