Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/221

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pensez de l’entretien de mon père avec Palémon dans ce moment-ci. De quoi s’occupent-ils ? parleroient-ils de mon mariage ? Ah ! si Palémon lisoit dans mon cœur, s’il avoit deviné mes sentimens, si je pouvois me flatter de l’avoir intéressé, sans doute je détournerois mon père du cruel projet de me séparer de lui, de la reine, de ce que j’ai de plus cher au monde. Je sais que ce héros n’est point fait pour moi ; mais je le verrois quelquefois, et je souffrirois dans le silence ; nous en parlerions souvent en secret. Ô ma bonne amie ! vous représentez-vous tous mes tourmens ? Cette cruelle confidente jouissoit intérieurement de voir le désespoir