Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/258

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refusé la fille de ton empereur et la moitié de son trône que tu m’as offert de sa part. Tu as osé me l’écrire après mes refus. Je voulois laver dans ton sang tant d’audace ; on a arrêté mon dessein, et tu respires encore ; mais si j’ai osé refuser la fille d’une tête couronnée, apprends que j’osais brûler pour la fille de mon roi ; ainsi, en renonçant à ta générosité qui vouloit me sauver, je me perds moi-même. » Ensuite il s’adressa à Noradin. « Tu vois, grand roi, quelle fut mon audace ; j’ai défendu ton royaume, et je t’ai conservé ta couronne. Je n’aime point ta fille, parce qu’elle est fille des rois, je l’aime pour sa