Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/61

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triste Palémon ? a-t-elle pu rester dix ans dans ce désert, y passer les plus belles années de sa jeunesse, y essuyer les larmes d’un malheureux vieillard ? Le mandarin arrive, et fait arrêter son vaisseau à-peu-près à l’endroit qu’il put reconnoître pour aborder avec une chaloupe au pied de la colline. Quoiqu’il fût déjà d’un âge avancé, il étoit robuste, et parcourut le rocher avec une rapidité incroyable ; mais il s’égara ; la mer avoit séparé le rocher de la forêt, et ce rocher se trouvoit perdu dans les vagues. La nuit s’approchoit quand il se détermina à regagner sa barque ; mais quelle fut sa surprise d’appercevoir de loin une chaloupe qui lui