Page:Gouges - Le Prince Philosophe, 1792, II.djvu/89

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secret avec le sultan de l’inclination naissante qui préparoit l’union de leurs enfans. L’amour avoit déjà blessé leurs jeunes cœurs. Noradin étoit né avec un caractère vif, fier et libre. Un jour que son père lui annonça qu’ils alloient repartir pour Siam, il lui répondit : J’espère, mon père, que nous emmènerons la princesse de Malé, car j’ose me flatter que vous me l’avez destinée, et je vous avoue avec transport que je réponds avec empressement à vos désirs. Si le ciel n’eût point voulu qu’elle fût née princesse, je ne l’aurois pas moins épousée, et je suis trop convaincu de vos bontés, de votre sagesse, pour être persuadé que vous ne vous seriez jamais opposé à mon bonheur.