Page:Gourmont - Une nuit au Luxembourg, 1906.djvu/129

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dans votre cou ; on dirait qu’elles sont devenues vous. C’est vous que je respire…

ÉLISE

Je veux bien…

Élise, non plus, ne savait plus très bien ce qu’elle disait, ou peut-être lisait-elle dans mon cœur ? Comme mon maître, elle venait de répondre à une prière que je n’osais formuler.

J’avançais les deux bras pour prendre à pleines mains la fleur que je voulais et que l’on me donnait, mais Elise fuyait déjà. Je l’atteignis au milieu d’un bosquet de lilas. C’est là qu’elle fit mon bonheur.

Sarobe, qui n’était qu’une tunique, descendit lentement, dévoilant une à une les beautés de ma divinité, qui me semblait la beauté elle-même. Elle était si belle que mon admiration,