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ZACHARIE LE SCHOLASTIQUE.

ܟܕ ܡܥܰܘܒ ܐܢܐ ܟܬܒ̈ܐ ܪܟܬܘܒ̈ܐ ܪܐܝܬ ܒܐܣܛܘܐ ܡܠܟܝܐ: ܝܳܪܥ ܐܢܬ ܗܘܽ ܓܝܪ ܪܚܡܬܐ ܕܐܝܬ ܠܝ ܡܛܠ ܗܠܝܢ: ܐܢܫ ܡܢ ܗܠܝܢ ܕܝܳܬܒܝܢ ܩܡܙܰܢܝܢ ܟܬܒ̈ܐ: ܝܗܒ ܠܝ ܟܬܒܘܢܐ ܗܰܘ ܕܐܬܐܡܪ: ܐܝܡ ܕܠܩܪܝܢܐ. ܕܐܝܬ ܒܗ ܨܥܪܐ ܡܕܡ: ܘܣܬܘܪ̈ܝܐ ܘܓܘܢܝ̈ܐ ܘܒܙܚܐ: ܠܘܩܒܠ ܓܒܪܐ ܦܝܠܣܘܦܐ: ܘܠܡ ܡܰܢ ܡܢ[1] ܩܕܝܡ ܐܝܬܗܩܝ ܝܕܝܥܐ: ܐܦܪܓ ܕܝܢ ܡܪܝܫܘܬ ܟܗܢܘܬܐ: ܘܥܕܡܐ ܐܨܠܚ[2] ܒܕܘܒܪ̈ܐ ܘܒܡܠܦܢܥܬܐ ܪܡ̈ܠܐ ܕܕܚܠܬ ܐܠܗܐ ܩܫܪ̈ܝܪܬܐ: ܣܐܘܝܪܐ ܐܳܡܪ ܐܢܐ: ܗܘܰ ܪܬܫܒܘܚܬܗ ܣܓܝܐܐ ܠܘܬ ܗܳܢܘܢ ܕܣܛܪ ܡܢ ܟܠܗ ܡܣܒ ܒ̈ܐܦܐ ܝܕܥܝܢ ܕܠܫܦܝܪ̈ܬܐ ܕܘܢܘܢ. ܘܡܢ ܗܪܟܐ ܠܘ ܙܥܘܪܝܐܢܬ ܡܥܩ ܐܢܐ ܒܢܦܫܝ.
ܘܐܢ ܫܡܚܐ ܕܐܝܡ ܗܢܐ: ܡܛܠ ܓܒܪܐ ܐܝܬ ܠܡ ܐܘ ܚܒܪܝ: ܡܢܐ ܪܡܶܐ ܠܡ ܡܛܠ ܗܰܘ ܡܨܥܪܢܐ ܘܣܬܘܪܐ ܡܰܢ ܕܗܘܰ ܐܝܬܘܗܝ. ܡܬܕܰܡܐ ܓܝܪ ܡܢ ܗܠܝܢ ܕܐܳܡܪ ܐܢܬ: ܕܒܐܣܟܝܡܐ ܘܒܡܣܒ ܒ̈ܐܦܐ ܐܚܝܕ ܗܠܝܢ ܕܟܪ̈ܝܣܛܝܢܐ: ܝܨܦ ܕܝܢ ܡܠܘܢ ܕܚܠܝܢ ܕܚ̈ܢܦܐ ܢܟܰܢܡ: ܘܠܘܬ ܫܘ̈ܒܚܐ ܕܗܳܢܘܢ ܦܥܝܪ. ܕܒܐܝ̈ܕܝܗܘܢ * ܡܨܰܚܐ ܠܗܿܢܘܢ ܕܒܡܝܬܪܘܬܐ ܡܣܬܗܕܝܢ: ܘܕܢܟܰܗܢܘܢ ܠܐܠܗܐ ܡܛܳܐ ܐܢܘܢ ܡܢ ܒܕܘ ܒܠܗ ܗܢܐ ܙܟܢܐ܁. ܥܡ ܗܕܐ ܟܠܗܿ ܡܝܠܗܦܘܬܐ ܕܐܬܚܘܝܬ ܡܢܗܘܢ.
  1. Supplevi ܡܢ.
  2. ܐܠܨܚ.

— J’examinais les livres des libraires établis dans le Portique (στοά) royal — tu connais en effet ma passion pour les livres — lorsque l’un de ceux qui sont assis là et qui vendent des livres, me donna le libelle en question pour le lire. Dans ce libelle, on diffame, on calomnie, on outrage, on bafoue un philosophe (φιλόσοφος). Tu l’as connu au début de sa carrière ; il s’est distingué depuis dans l’épiscopat[1] et s’est fait remarquer jusqu’à ce jour par sa conduite et sa science des divines Écritures[2]. J’entends parler de Sévère, dont la réputation est grande auprès de ceux qui savent apprécier le bien[3] sans aucun parti pris[4]. Et voilà pourquoi j’ai le cœur cruellement affligé.

— Mais, mon ami, si tu as une si bonne opinion de Sévère, pourquoi te préoccuper de son diffamateur et de son calomniateur, quel qu’il soit ? Il semble, en effet, d’après ce que tu dis, qu’il n’est chrétien (Χριστιανός)[5] que pour la forme (σχῆμα) et par hypocrisie, qu’en réalité il se donne plutôt (μᾶλλον) pour tâche de glorifier les païens, et n’aspire qu’à les combler de louanges,* * fol. 109
vo a.
outrageant de la sorte des personnes qui sont estimées pour leur vertu et à qui il a été donné de servir Dieu depuis tant d’années déjà par cette belle philosophie (φιλοσοφία) qu’elles nous ont fait voir.
  1. ἀρχιερεία.
  2. οἱ εὐσεβεῖς καὶ ἀληθεῖς λόγοι.
  3. τὰ καλά.
  4. Cf. Évagrius (édition Bidez et Parmentier), [{{{1}}}]25, l. 17-18 : τῶν μὴ προσπαθείᾳ ἢ ἀντιπαθείᾳ κρινόντων.
  5. Les mots « chrétien, philosophe, philosophie » sont toujours représentés dans le texte syriaque par les mots grecs « Χριστιανός, φιλόσοφος, φιλοσοφία ». Nous nous dispenserons dorénavant de les indiquer.