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VIE DE SÉVÈRE.


Texte syriaque


nous conseillâmes à Sévère d’opposer aux discours du sophiste (σοφιστής) Libanios, qu’il admirait à l’égal des anciens rhéteurs, ceux de Basile et de Grégoire, ces illustres évêques (ἐπίσκοποι), et de les comparer ensemble. Nous lui donnions ce conseil, afin qu’il parvînt, par la voie de la rhétorique qui lui était chère, à la doctrine[1] et à la philosophie de ceux-ci. Lorsque Sévère eut appris à connaître[2] ces écrits[3], il fut entièrement conquis par eux. On l’entendit aussitôt faire l’éloge des lettres adressées par Basile à Libanios et de celles que Libanios écrivit en réponse, dans lesquelles il avouait * * fol. 110
vo a.
avoir été vaincu par Basile et accordait la victoire aux lettres de celui-ci. Il résulta de là que Sévère se plongea à partir de ce moment dans la lecture des ouvrages de l’illustre Basile et les méditations, et que Ménas, mon ami, qui faisait l’admiration de tout le monde par sa ferveur, déclara dans une prophétie que l’événement a confirmée[4] (Ménas aimait, en effet, à faire le bien)[5] : « Celui-là (Sévère) brillera parmi les évêques (ἐπίσκοποι) comme saint Jean, à qui fut confié le gouvernail de la sainte Église de Constantinople ». Dieu, qui seul connaît l’avenir, révélait donc ces choses sur Sévère, quand il était encore jeune homme, en se servant ici encore de l’intermédiaire d’une âme pieuse[6].

  1. δόξα.
  2. Mot à mot : « eut goûté » (ὠς ἐγεύσατο).
  3. τοιοῦτοι λόγοι.
  4. ὡς ἡ ἀπόβασις ἔδειξε.
  5. τὰ καλά.
  6. διὰ φιλόθεον ψυχήν.