Page:Graffin - Nau - Patrologia orientalis, tome 5, fascicule 5, n°25.djvu/7

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

AVANT-PROPOS



IIII. Aaron, Maxime, Domèce et Abraham sont tous antérieurs au concile de Chalcédoine et devraient donc être honorés par l’Église universelle si leurs légendes avaient quelques garanties d’authenticité. En fait, l’Église jacobite seule les a mis au nombre de ses saints. On lit dans ses calendriers au 28 mai : « Mort de saint Aaron, à la neuvième heure, le jour de la Pentecôte (en 337) », Le martyrologe de Rabban Sliba dans Anal. Boll., XXVII (1908), p. 153 et 184. C’est sans doute encore ce saint Aaron qui est mentionné au 22 octobre, Ibid., 166. Au même endroit, au 12 janvier : « Maxime et Domèce, fils de Valentin (ou Valens), fils de Jovinien », Ibid., p. 145 et 173. Enfin, au 18 avril : « Mort de saint Abraham, maître de saint Barsumas », Ibid., p. 151 et 180. Il semble donc très probable, a priori, que ces saints ont été imaginés par l’Église jacobite après le schisme et qu’ils lui sont donc restés en propre, sans pouvoir obtenir, dans l’Église universelle, le droit de cité auquel leurs miracles et l’époque de leur mort leur auraient donné droit.

L’étude intrinsèque des légendes confirme cette prévision. Celle de saint Aaron renferme un anachronisme (voilé en partie par un scribe[1]) qui met en relation son héros, mort en 337, avec Siméon stylite, né vers 390. De plus, il serait mort le dimanche de la Pentecôte, 28 mai, de l’an 337, mais, cette année-là, le 28 mai tombait un samedi et la Pentecôte le 22 mai. L’attribution de cette rédaction à Paul, disciple d’Aaron, est donc inexacte, car il n’aurait pas commis cette dernière faute ;

  1. Le scribe, qui a vu l’anachronisme, dit qu’il ne s’agit pas de Siméon stylite ; mais l’auteur de la Vie semble bien désigner un Siméon célèbre et connu de tous qui ne peut être que le célèbre stylite ; Infra, p. [324]. Cf. p. [364]. l. 8-9.