Aller au contenu

Page:Grande Encyclopédie XXX.djvu/731

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— 709 —

SULLY — SULPICE

avec Aune Je Courtenay (morte en 1589), il eut Maximilieu Il (15871634), marquis de Rosny, jeune débauché qui épousa la petite-tille de Lesdiguiéres, et laissa un tils, tige des ducs de Sully. Rachel de Cochefilet donna à Sully neuf enfants (six meurent eu bas âge) dont Marguerite, qui épousa en 1602 Henri de Kohan, Louise, mariée en 1620 à Alexandre de Lévis, et François de Béthune, comte d’Or val. Sa femme lui tit élever une statue à N’ogent-le Rotrou.

Sully avait publié en 1609 un Abrégé de la vie de Henri-Auguste, et quelques pièces de vers : Adieu à la cour. Parallèles de César et de Henri le Grand, qui furent traduites en latin par Bourbon. Il avait composé, ouvrages aujourd’hui perdus : un Traité de la guerre, le Maréchal de camp, un Discours des desseins du roi lois de sa mort, une Instruction de milice et police, et un grand roman politico-allégorique en quatre volumes, Gélastide. Un mémoire écrit par Sully en 1630 a été publié par de Vogué (Notices publiées par la Société de l’Histoire de France, 1884). Nous avons ses mémoires ou plutôt les « Mémoires des sages et royales œconomies d’Estat, domestiques, politiques et militaires d’Henri le Grand... et des servitudes utiles, obéissances convenables et administrations loyales de Max. de Béthune, Amstelredam, Alelhisnographe,... à l’enseigne des trois Vertus couronnées d’amaranthe ». Cette édition, dite des Trois Y verts (in-folio), fut imprimée clandestinement au château de Sully entre 1638 et 1642. Le premier tome allait de 1570 à 1600, le second de 1601 a 1605 ; il y eut deux éditions successives tirées au château. Une réimpression clandestine parut à Rouen en 1649, 2 vol. in-fol., et une autre sans doute à Leyde en 1652, 4 vol in-12. Sully avait préparé les deux tomes suivants (1605-38), que le Laboureur publia en 1662. La première édition intégrale est celle d’Amsterdam (Trévoux), 1723,12 vol. in 12. Un 1745, l’abbé de l’Ecluse en donna une version de sa façon, Londres (Paris), 3 vol. in-4, qui a malheureusement servi de type aux réimpressions de Londres, 1747, Paris, 1788 et 1822, et à celles des collections de mémoires (corrigée cependant par Petitot) et à la traduction allemande de Zurich, 1783-86, 7 vol. in-8. Il n’existe donc pas de bonne édition moderne. Ses manuscrits sont à la Bibliothèque nationale, n° s 10.305 à 10.314 du fonds français. — Ces Mémoires ne ressemblent à nuls autres : ils sont à la deuxième personne. Sully se fait raconter sa vie par ses secrétaires, le médecin La Brosse, sonécuyerMaignan,Choisy-Morelly, La Fond, Balthasar, etc., ce qui lui permet de s’adresser des éloges et de passer sous silence certains faits. Il faut s’en servir avec précaution. La première partie, d’un style assez vif, a dû être rédigée de bonne heure, sans doute avant 1617 ; l’autre est trainante. Sully a modifié son manuscrit dans la retraite, pour répondre à tous les ouvrages qui paraissaient contre la mémoire de son maître ou son propre rôle. Il se vante souvent ; il invente de toutes pièces une soi-disant mission auprès d’Elisabeth en 1601 ; il développe le fameux grand dessein, le plan de république chrétienne que tant d’historiens ont pris au sérieux. Mais les (Economies royales n’en gardent pas moins, en raison de la personnalité de l’auteur, une valeur historique de premier ordre. Henri Hauser. Bibl. : V. Henri IV. — Hiérosme de Bénévent, Panégyric à Mgr le duc de Sully ; Paris, 1609, in-8. — Ch. Duret, Panégyrique à Mgr le duc de Sully ; Paris, 1609, in-4 (deux éd. la’t. par Bourbon et Critton). — Marbault, Remarques sur les Mémoires des sages et royales œconomies d’Estat (p. p. la première fois par Michaud). — André Duchesne, Hist. généal. de la maison de Béthune ; Paris. 1639, in-fol. — Loiseleur. Monographie du château de Sully ; Orléans, 1868. — Sainte-Beuve, Lundis, t. VIII.

— Perrens. Mémoire critique sur l’auteur et la composition des (Economies royales (Acad. se. mor., 1871). — M. Ritter, Die Memoiren Sullys und der grosse Plan H. IV ; Munich, 1871. - M. Philippson, H. IV, und Ph. III ; Berlin, 1876, t. III. — E. La visse. Sully d’après ses Mémoires, dans Revue pol. et litt.. 1869, et Sully, 1880. in-16.

— Dussieux, Etude biograpliique sur Sully ; 1887, in-8.

— Desclozeaux, Gabrielle d’Estrées ; Paris, 1889. — Dufavakd, le Connétable de Lesdiguiéres ; Paris, 1892. — Th. Kûkiïliiaus. Der Ursprung ’des Planes vom ewigen Frieden... : Berlin, 1893, in-8. — Ch. Pfister, les Economies royales et le Grand Dessein, dans lien, hist. ; Paris 1894,

— (i. Kagniez, Economie sociale de la France sous Henri IV. 1897. — France protestante, art. Béthune. SULLY-Prutihomme (René-François-ArmandPRiDHOMME, dit), poète français, né à Paris le 16 mars 1839. Fils d’un négociant, qui lui laissa de la fortune, élevé au lycée Bonaparte, il essaya d’abord de l’industrie, et fut quelque peu ingénieur au Creusot, s’en dégoûta ; tâta du droit, travailla comme clerc chez un notaire, ce qui devait encore moins le satisfaire. Mais ces tâtonnements n’avaient pas été perdus pour lui : ils avaient mûri son esprit et donné à sa pensée quelque chose de plus grave, déplus philosophique. Il avait vingt-six ans quand il publia son premier recueil de vers : Stances et Poèmes (Paris, 1865, in-16), dont, dans une préface à L. Bernard-Derosne, il indique ainsi le sentiment qui y domine : « Tu me sauras gré d’avoir toujours été sincère. Je voudrais que cette liberté fût discrète et n’offensât aucune foi, mais le doute est violent comme toute angoisse, et la conviction n’est pas souple. J’ai dit tout ce qui m’est venu au cœur ». Ce qu’on remarqua surtout dans ce volume fut une forme d’une précision merveilleuse à exprimer les nuances les plus délicates, les plus fugitives de la pensée. On en retint surtout la pièce célèbre du Vase brisé. Les recueils qui suivirent ajoutèrent encore à sa réputation : les Epreuves (Paris, 1866), où l’on remarquait des Croquis italiens que lui avait inspirés un voyage en Italie en 1866 ; les Solitudes (ibid., 1869, in-16), ou dominait de plus en plus le caractère philosophique qui, la même année, s’affirma hautement par la traduction en vers du premier livre de Lucrèce ; la Nature des choses (ibid., 1869, in-16, avec une ample préface, œuvre philosophique de haute valeur). Les horribles événements de 4870 lui inspirèrent à la même époque quelques beaux vers vengeurs sous le titre : Impressions de guerre (ibid., 1870, in-16). Après les Destins (ibid., 1872, in-16), le poète revint à la poésie plus intime, plus vécue, dans les Vaines tendresses (ibid., 1875, in-16). Mais avec la Révolte des fleurs commença à apparaître une préciosité delà forme, qui nous reporte parfois aux Dorât et aux Delille, et jure avec une pensée toute moderne. La belle ordonnance et la belle précision philosophique reparaissent heureusement dans la Justice {ibid., 1878, in-16), poème qui est comme un pendant à celui de la Nature des choses. Le Prisme (ibid., 1886), mais surtout le Bonheur (ibid., 1888, in-16), sont empreints du même caractère, mais ce dernier avec moins de simplicité et beaucoup de cette préciosité de forme dont le défaut se marque davantage. En 1881, Sully-Prudhomme (8 déc.) avait été reçu à l’Académie française. Indépendamment de ces recueils de poésie, Sully-Prudhomme a publié en prose : De T Expression dans les beaux-arts (Paris, 1884, in-8), œuvre d’esthétique profonde ; Réflexions sur l’art des vers (Paris, 1892) ; et enfin des articles remarquables sur Pascal, dans la Revue des Deux Mondes (1895). Eug. Asse.

SULM0. Ville antique de l’Italie centrale, chez le peuple des Pelignes, dans la vallée du Gizio ; patrie d’Ovide qui l’a célébrée.

SULNIAC. Corn, du dép. du Morbihan, arr. de Vannes, cant. d’Elven ; 1.321 hab.

SULPICE (Saint), archevêque de Bourges, nommé en 584, mort en 591. Fête, le 29 janv. Grégoire de Tours le présente comme appartenant à l’une des premières familles sénatoriales de la Gaule, versé dans la rhétorique et poète éminent. Un de ses premiers actes fut la convocation d’un concile à Clermont, pour statuer sur le conflit entre l’évêque de Cahors et celui de Rodez, à propos de la juridiction sur quelques paroisses. En 585, il assistait au concile de Mâcon. — Ce Sulpice a été parfois confondu avec le suivant.