Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/106

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que, déjà, elle l’a dépassé depuis longtemps. À ce sujet, il serait, je crois, fort curieux pour celui qui en aurait le temps de fouiller dans le fatras de toutes les vieilles lois encore en vigueur, puisque non abrogées, et d’en exhumer toutes les lois désuètes, inapplicables aujourd’hui. Il me semble qu’il y aurait des trouvailles intéressantes à faire et une philosophie à tirer.

De même qu’il y aurait un autre travail très intéressant à entreprendre, ce serait de faire le relevé des antiques coutumes et usages ayant survécu et continuait à faire force de loi, malgré le code.

M. Demolins, dans ses Français d’aujourd’hui, en cite quelques-uns où le droit de propriété, malgré l’appui des gendarmes, malgré le verdict des juges, a dû plier devant la ténacité des usagers résolus de faire respecter les droits que leur accordait la coutume.

Ce qui prouve que l’on a jamais que les libertés que l’on sait garder ou que l’on sait prendre.


On peut se rendre compte, par le peu que nous venons de voir, que l’abstention anarchiste n’est pas la place laissée libre aux mesures de réaction ; mais, tout au contraire, la lutte de tous les instants contre tous les abus, politiques et économiques, de l’ordre de choses actuel.

Mais d’autres raisons encore incitent les anarchistes à déserter le vote et la politique.

Voulant une société basée sur l’initiative individuelle, cette société ne sera rendue possible que