Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/107

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lorsque les individus s’habitueront à l’action individuelle. Et par action individuelle nous n’entendons pas, comme le prétendent les ignorants, l’action isolée, repoussent systématiquement toute entente, toute coordination d’efforts.

Ce que nous entendons, c’est l’individu agissant par lui-même, sur lui, dans ses relations, son entourage, son milieu ; mais sachant, quand besoin est, combiner ses efforts avec ceux qui poursuivent la réalisation du même but. Sachant, en un mot, accomplir par ses propres efforts, isolés ou associés, tout ce dont il a conscience, à travers tous les empêchements.

Les anarchistes sachant d’autre part qu’étant données les divergences de tempérament, de caractère, d’idées, de besoins, qui différencient les individus, un état social ne peut pas avoir de réglementation unique, sans être arbitraire, despotique, favorisant les uns au détriment des autres, et en somme mécontentant la majorité des gens, ils en concluent que, pour passer de l’état social présent à l’état social futur, les individus doivent commencer par agir en l’état actuel comme ils devront agir dans l’état social de leurs rêves.

Et alors, agissant logiquement avec leur façon de concevoir les choses, ils refusent de participer à la confection de lois devant plier toutes les façons de voir sous la même façon d’agir.

Travaillant à la réalisation d’une société où chacun pourra librement évoluer selon les virtualités de son individualité, nous considérons comme illogique, absurde et mensonger, de participer aux comédies du parlementarisme qui, lui, a pour but