Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/278

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La grève, telle qu’elle est, n’est pas un moyen que doivent susciter les anarchistes, mais qui, éclatant inévitablement en dehors d’eux, peut leur servir pour propager leur idéal chez les travailleurs.

Ce qui est bien certain du reste, quelle que soit l’opinion que professe chaque individu, à l’égard de la grève lorsqu’elle se déclare dans une corporation, c’est que ceux qui se refusent à y prendre part sont des traîtres qui font le jeu des exploiteurs, en continuant le travail alors que les autres luttent et souffrent pour défendre ou obtenir un avantage, anodin peut-être, à notre point de vue, mais assez certain pour eux, pour qu’ils se condamnent à la misère et à la souffrance pour le garder ou l’acquérir.


Mais lorsque nous nous révoltons contre l’ingérence de ces politiciens faux révolutionnaires qui vont, dans les grèves, prêcher le calme et la résignation à des hommes qui n’en ont que trop déployé, on s’imagine que nous leur reprochons de ne pas aller leur prêcher la révolte et la violence, l’incendie des usines, le massacre des patrons, et on nous accuse de vouloir fournir ainsi à la bourgeoisie l’occasion de massacrer en détail et de terroriser ceux qui se plaignent de son exploitation.

C’est tout simplement idiot. Il ne s’agit pas d’aller dans les grèves faire de l’excitation, pousser les gens à la révolte et au massacre. Ce sont les circonstances et l’évolution des idées qui font les révolutions, et non les prédications à froid.