Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/279

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Jamais personne réfléchissant sainement n’a eu l’idée d’aller dans les conflits entre le travail et le capital, dire aux ouvriers de pendre leurs patrons, d’incendier les usines et choses semblables.

Un langage pareil aurait pour premier effet, en laissant de côté l’intervention certaine de l’autorité, de faire passer celui qui le tiendrait, pour un agent provocateur, et de le faire descendre de la tribune par ceux-là même qu’il voudrait soulever.

Mais si, en beaucoup de cas, l’intervention de certaines personnalités peut être nuisible à un mouvement, en l’empêchant de suivre sa marche normale, il est hors de contestation pour nous, que quelle que soit l’influence des intervenants, ils n’arriveront jamais à pousser les foules à l’action, si des causes plus profondes ne les y incitent d’avance.

Notre rôle est plus rationnel. C’est de démontrer aux gens d’où découle leur misère, bien en étaler les causes sous les yeux ; leur expliquer clairement les raisons qui empêchent toute réforme de produire un résultat efficace.

Nous efforcer de leur faire saisir, par les raisonnements les plus simples, qu’ils n’auront jamais de liberté et d’améliorations que celles qu’ils sauront prendre et imposer à leurs maîtres ; que tant qu’ils les attendront de sauveurs providentiels, ils ne réaliseront jamais rien.


Voici, selon moi, approximativement, le langage que pourrait tenir un anarchiste au milieu d’une grève où il aurait pris part.