Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/280

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« Camarades, vous voilà en lutte contre vos exploiteurs ; vous luttez — soit par solidarité pour défendre un camarade contre l’arbitraire patronal, soit pour l’abolition d’un règlement, soit pour vous défendre d’une diminution de salaire, soit, au contraire, pour le faire augmenter, le cas n’importe.

» Toute lutte qui tend à défendre votre dignité, à obtenir une amélioration dans votre situation matérielle, ou à défendre celles acquises, est juste ; tous ceux qui luttent pour l’affranchissement intégral de l’individualité ne peuvent qu’être avec vous.

» Vous ne sauriez, également, trop user de solidarité. C’est l’antagonisme des intérêts qui a fait votre faiblesse, c’est la solidarité entière, complète, de tous les instants, qui fera votre force. C’est en sachant qu’elles seront soutenues que sauront se déployer les initiatives.

» Quant à ce qui est de la question des salaires, il est une chose qu’il faut que vous sachiez, c’est que, vainqueurs ou vaincus, que vous réussissiez à faire augmenter la part que vous alloue le capital, ou que vous subissiez une réduction, à part la légère amélioration temporaire, ou gêne momentanée qu’un de ces faits vous apporterait, soyez bien convaincus que votre situation n’en sera en rien changée à l’égard de ceux qui vous emploient.

» Toujours à la merci de ceux qui vivent de votre travail, votre état sera toujours précaire ; la plupart de vos besoins resteront insatisfaits, sans compter ceux que vous créera la possibilité de les satisfaire, à mesure que s’élargira votre intelligence.