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Page:Grave - La Grande Famille.djvu/304

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tendre leurs récriminations : qui écouterait les voix discordantes, dans le grand concert de louanges à la gloire des armes ? On imposerait silence à ces grincheux, mauvais soldats, mauvais citoyens, qu’il est impossible de contenter.

Est-ce que tous les écrivains, même ceux teintés de socialisme, Eugène Suë en tête, ne s’accordaient pas à vanter l’harmonie existant dans la « grande famille militaire » ; est-ce que les vieux mélos ne montraient pas le « brave » sauvant la vie de son officier, et celui-ci le sauvant à son tour.

Rentré dans la vie civile « le vieux général » se trouvait aux prises avec des ennemis nombreux et puissants ; on le voyait succomber sous leurs coups ; mais « le vieux brosseur » protégeait les orphelins, les dérobant aux recherches des assassins ; « travaillait de ses mains » pour leur procurer une existence aisée, jusqu’à ce que, ayant déjoué nombre de complots, il parvenait enfin à les faire rentrer dans leur héritage et punissait les spoliateurs.


Certes, une institution qui fournissait de pareils dévouements, méritait le respect de tous, c’était une école d’héroïsme, de courage et d’abnégation, et mal venu aurait été celui qui serait venu affirmer le contraire.