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ET L’ANARCHIE

et tendances individuelles. Chaque propriété a ses lois ; il ne peut, davantage, y avoir de loi unique et universelle en sociologie qu’en physique, sous peine, pour cette loi, d’être arbitraire, inapplicable.

En effet, dans nos sociétés, pas une loi qui ne blesse une partie des membres qui composent cette société, soit dans leurs intérêts, soit dans leurs idées ; pas une loi que chaque parti triomphant n’ait pu tourner contre ses adversaires. Une fois le pouvoir conquis, tout parti illégal devient légal, car c’est lui qui, par ses créatures, fait appliquer la Loi !


On en peut donc conclure que la loi n’étant que la volonté du plus fort, on n’est tenu d’y obéir que lorsqu’on est trop faible pour pouvoir y résister, que rien ne la légitime, et que la fameuse légalité n’est qu’une question de plus ou de moins de force. Aussi, quand certains farceurs viennent opposer aux travailleurs leur raison suprême : la légalité, ces derniers peuvent leur rire au nez en leur demandant si l’on est venu les consulter pour fabriquer ces lois. Et quand même ils y auraient adhéré un moment, ces lois ne peuvent avoir d’effet qu’autant que ceux qui les ont acceptées continuent à les croire utiles et veulent bien s’y conformer.

Il serait drôle, sous prétexte qu’à un moment donné de notre vie, ayant accepté une ligne de con-