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ET L’ANARCHIE

qui porte la marque d’anciennes blessures ne peut être qu’un criminel fieffé, surtout s’il a reçu ces blessures dans un accident de travail ou en risquant sa vie pour sauver un de ses semblables ! — Jusqu’à présent nous avions cru que la criminalité consistait plutôt à donner des coups qu’à en recevoir, il paraît que pour la science c’est le contraire : le criminel est celui qui se laisse blesser ! Inclinons-nous, mes frères !

Quant aux anomalies du nez et des oreilles, nous avons cherché vainement quel rapport elles pouvaient avoir avec le cerveau, nous ne l’avons pas trouvé ; mais il y a mieux. M. Lombroso convient que beaucoup des cas, qu’il cite comme anomalies, se retrouvent en quantité chez ce qu’il appelle les honnêtes gens ! ce sont alors des anomalies qui tendraient à devenir des généralités ! Nous avions été, jusqu’ici, portés à croire qu’une anomalie était un cas qui sortait de la généralité ! La science de M. Lombroso tend à nous prouver le contraire. Triste inconséquence qui prouve par-dessus tout que les gens qui ont enfourché un dada, se sont confinés dans un coin de la science, finissent par perdre la notion exacte de l’ensemble des choses et n’ont qu’un objectif : tout ramener à la portion d’études qu’ils ont embrassée.

Avoir une oreille ou un nez mal fait — le nez principalement — rien de plus désagréable, surtout