Page:Grave - La Société mourante et l’anarchie.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
115
ET L’ANARCHIE

on a cru à l’existence d’hommes à part, d’une pâte spéciale, chargés de distribuer ici-bas, à chacun selon ses mérites, à chacun selon ses œuvres, cette justice idéale que chacun envisage à son point de vue, selon la condition où il est placé et qu’eux ont codifiée en s’inspirant des idées les plus arriérées, les plus surannées, pour protéger l’exploitation et l’asservissement des faibles par ceux qui ont su créer et imposer leur domination.

Il est temps de rompre avec ces absurdités et d’attaquer franchement les institutions véreuses qui ont pour but d’amoindrir la personnalité humaine ; l’homme libre n’admet pas cette prétention d’individus s’arrogeant le droit de juger et de condamner d’autres individus. L’idée de justice, telle que la comportent les institutions actuelles, est tombée avec la divinité ; l’une a entraîné l’autre. L’idée de Dieu inspirant aux magistrats le verdict à prononcer pouvait faire accepter l’infaillibilité de la justice des hommes, alors que les masses étaient assez arriérées pour croire à une existence ultra-terrestre, à un bonhomme quelconque, existant en dehors du monde matériel, s’occupant de tout ce qui se passe sur notre planète et réglant les actions de tous les individus qui l’habitent.

Mais la croyance en Dieu étant détruite, la foi au surnaturel ayant disparu, la personnalité humaine restant seule, avec tous ses défauts et ses passions, cette inviolabilité et ce caractère suprême