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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

ront démêler cette bonne manière et s’en servir à la satisfaction de tous.

Vraiment, nous ne savons ce que nous devons admirer le plus ; ou de la coquinerie de ceux qui nous débitent ces fadaises, ou de la naïveté de ceux qui continuent à respecter cette mise en scène, dont ils sont les seuls à supporter tout le poids. Il est difficile de comprendre comment, parmi cette foule innombrable d’individus qui ont passé par les étamines de la justice, il ne s’en est pas encore trouvé un, assez débarrassé de préjugés, pour aller relever les jupons d’un de ceux qui l’avaient frappé, démontrant ainsi au public que toutes ces loques ne servent qu’à masquer des hommes sujets aux mêmes faiblesses et aux mêmes erreurs que le restant de l’humanité, sans compter les crimes inspirés par leurs intérêts de caste.


Aussi, pour nous, anarchistes, qui attaquons l’autorité, la légalité est une de ces formes hypocrites auxquelles nous devons le plus nous attaquer pour en arracher tous les oripeaux qui servent à cacher les palinodies et les hontes de ceux qui nous gouvernent.

Trop longtemps l’on a respecté ces momeries ; trop longtemps les peuples ont cru que ces institutions émanaient d’une essence supérieure qui, les faisant flotter dans une sphère éthérée, les laissait planer au-dessus des passions humaines ; trop longtemps