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ET L’ANARCHIE

ses institutions, de la force collective de ses membres et de celle acquise par la durée de son existence ; tandis que l’individu, pour réagir, en est réduit à ses seules forces.


La société, qui est une première tentative d’un essai de solidarisation, devrait avoir pour but d’améliorer les individus, de leur apprendre à pratiquer cette solidarité en vue de laquelle ils se sont associés, de les faire s’aimer comme des frères, de les amener à tout mettre en commun : joies, plaisirs, jouissances, peines, douleurs et souffrances, travail et production.

La société, au contraire, n’a trouvé rien de mieux que de les diviser en une foule de castes qui peuvent se résorber en deux principales : les gouvernants et les possédants d’un côté, les gouvernés et les non possédants de l’autre.

Côté des premiers : jouissances et pléthore ; côté des seconds : misère, privation et anémie. Ce qui a pour résultat de poser ces deux catégories d’individus en ennemis, entre lesquels se perpétue une guerre féroce qui ne doit prendre fin que par l’asservissement sans retour des seconds, ou la destruction, complète, — en tant que classe et privilèges, tout au moins — des premiers.


Mais l’organisation défectueuse et mal comprise de la Société en deux classes distinctes, ne borne