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ET L’ANARCHIE

ganisée, que ces institutions étaient vicieuses, qu’elles devaient disparaître pour faire place à une organisation plus équitable et plus rationnelle. Mais, comme ceux qui jouissent ne veulent pas abandonner leurs privilèges, ils ont prohibé ces aspirations comme subversives, d’où, nouvelles luttes, nouvelles causes à développer les mauvais instincts.


L’influence néfaste de la société sur le moral des individus étant reconnue, il est facile de supprimer les mauvais instincts et de développer les bons.

Votre société, basée sur l’antagonisme des intérêts ayant produit la lutte entre individus, procréé la bête malfaisante que l’on nomme l’homme civilisé, trouvez une organisation basée, au contraire, sur la solidarité la plus étroite.

Faites que les intérêts individuels ne soient plus opposés entre eux, ni contraires à l’intérêt général. Faites que le bien-être particulier découle de la prospérité générale ou la produise. Faites que, pour vivre et jouir, les individus n’aient pas à craindre la concurrence de leurs semblables ; faites, au contraire, qu’en associant leurs forces, leurs aspirations, ils y trouvent leur compte, et que leur association ne puisse tourner au détriment des groupements voisins.

Vous avez peur des paresseux, rendez le travail attrayant. Au lieu d’y river une petite minorité de