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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

Nous n’avons certes pas l’intention de tracer ici une ligne de conduite quelconque que devraient tenir, en cas de guerre, les anarchistes. Cette conduite dépendra des circonstances, de l’état des esprits et d’une foule de choses qu’il ne nous est pas possible de prévoir, nous ne voulons traiter la question qu’au point de vue logique, et la logique nous répond que les guerres n’étant entreprises qu’au profit de nos exploiteurs, nous n’avons pas à y prendre part.


Nous l’avons vu : d’où que vienne l’autorité, celui qui la subit est toujours esclave, l’histoire du prolétariat nous démontre que les gouvernements nationaux ne craignent pas de fusiller eux-mêmes leurs « sujets » lorsque ceux-ci revendiquent quelques libertés. Que feraient donc de plus des exploiteurs étrangers ? Notre ennemi, c’est notre maître, à quelque nationalité qu’il appartienne !

Quel que soit le prétexte dont on décore ou déguise une déclaration de guerre, il ne peut y avoir, au fond, qu’une question d’intérêt bourgeois : Disputes au sujet de préséance politique, de traités commerciaux ou de l’annexion de pays coloniaux, c’est l’avantage des seuls privilégiés : gouvernants, marchands ou industriels, qui est seul en jeu. Les républicains de l’heure actuelle nous la baillent belle, quand ils nous félicitent de ce que leurs guerres ne se font plus pour des intérêts dynasti-