Page:Grave - La Société mourante et l’anarchie.djvu/163

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
147
ET L’ANARCHIE

eux, de bien définir cet antagonisme afin de baser leur système gouvernemental.

Mais voici une phrase plus typique encore :

« … Les motifs ou les prétextes ne manquent pas plus, sous le nouveau régime, qu’ils ne manquaient sous l’ancien, mais sous l’un comme sous l’autre, le vrai mobile de toute guerre c’est toujours l’intérêt de la classe ou du parti en possession du gouvernement, intérêt qu’il ne faut pas confondre avec celui de la nation ou de la masse des consommateurs politiques ; car, autant la classe ou le parti gouvernant est intéressé à la continuation de l’état de guerre, autant la nation gouvernée l’est au maintien de la paix. » (Le même, p. 70.)


Quant aux avantages que la classe gouvernante trouve dans la continuation de l’état de guerre, le même encore va nous le dire :

« La guerre au dehors, implique la paix au dedans, c’est-à-dire, une période de gouvernement facile, dans laquelle l’opposition est réduite au silence, sous peine d’être accusée de complicité avec l’ennemi. Et quoi de plus désirable, surtout quand l’opposition est tracassière et que ses forces balancent presque celles du gouvernement ! À la vérité, si la guerre est malheureuse, elle entraine inévitablement la chute du parti qui l’a entreprise. En revanche, si elle est heureuse, et on ne l’entreprend que lorsque on est assuré d’avoir des chances de son côté, le