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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

en présence de la puissante organisation de l’État centralisé ? » (Le même, p. 68.)


Ainsi, nos bourgeois ne s’en cachent pas, ils ne voient, dans la guerre, qu’un moyen de continuer leur exploitation des travailleurs ; les tueries qu’ils organisent, leur servent à se débarrasser du trop-plein qui encombre le marché ; pour eux, les armées ne sont faites qu’en vue de fournir une place et des grades à ceux des leurs dont ils seraient assaillis autrement ; pour eux enfin, ces guerres qu’ils appellent pompeusement nationales, en faisant vibrer, aux oreilles des naïfs, les grands mots creux de Patrie, de patriotisme, d’honneur national, etc., pour eux, ces guerres ne sont que prétextes à « menus profits ».

Guerres à « menus profits », toutes ces guerres que l’on entreprend, soit au nom de la Patrie ! soit au nom de la Civilisation !! car, maintenant que le patriotisme commence à décroître, on se sert beaucoup de ce mot nouveau pour lancer les travailleurs contre les populations inoffensives que l’on veut exploiter et dont le seul tort est d’être venues trop tard au degré de développement de ce que l’on est convenu d’appeler la civilisation actuelle.

C’est, soi-disant, pour punir une bande de pillards imaginaires et assurer la prépondérance nationale, que l’on entreprend des guerres comme l’expédition de Tunisie, tandis que le but réel est