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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

sa hideuse réalité. Nos secrets d’armement et de défense livrés avec la complicité d’employés des bureaux du ministère de la Guerre ; les tripotages les plus éhontés s’opérant dans ce gouffre à milliards, au détriment de la bourse des contribuables et de la sécurité du pays. Le gouvernement, au lieu de faire poursuivre les coupables, cherchant à les couvrir[1] et à jeter un voile sur les turpitudes les plus éhontées. Nous voyons les grands industriels métallurgistes — députés pour la plupart, ayant à la tête de leur personnel d’anciens officiers — se faire les fournisseurs d’armes, de canons, de navires blindés, de poudres et autres explosifs, des nations étrangères, et leur livrer les engins les plus nouveaux, sans s’inquiéter s’ils ne serviront pas un jour contre notre armée, et ne contribueront pas à massacrer ceux de nos compatriotes, qu’en leur qualité de gouvernants, ils enverront se faire trouer la peau à la frontière. N’est-ce pas la haute pègre internationale des banquiers juifs et chrétiens qui possède nos chemins de fers, qui a la clef de nos arsenaux, qui a le monopole de nos approvisionnements ? Ô bourgeois, ne nous parlez donc plus de votre patriotisme. Si vous pouviez morceler votre pays et le vendre par actions, vous vous empresseriez de le faire.

  1. Lire sur ce sujet La France politique et sociale en 1891 de MM. Hamon et G. Bachot, ainsi que Ministère et Mélinite, des mêmes auteurs.