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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

a passé successivement par les trois stades : chasseur, pasteur, et enfin agriculteur. Qu’elle ait débuté par la chasse et la pêche, la cueillette des plantes et des fruits sauvages, cela ne fait aucun doute. Quant à savoir si de ce stade les populations ont passé au stade pastoral, puis au stade agricole, d’une façon aussi suivie que l’on passe ses degrés de bachot dans l’enseignement des sciences et des lettres, cela n’est pas aussi assuré.

Nous croyons plutôt que ces différentes façons de se procurer la nourriture ont dû se combiner selon les ressources de la région. Tel peuple chasseur a bien pu continuer à vivre principalement de chasse, tout en ayant trouvé le moyen de cultiver une plante alimentaire quelconque, avant d’avoir eu des animaux domestiques.


Mais, quoi qu’il en soit, ce qui est certain, c’est que la caste guerrière a su demeurer prépondérante, et conserver une bonne part de pouvoir, même lorsqu’elle était forcée de le partager, et elle est restée le plus ferme soutien de ceux qui s’y sont succédé.

Tant qu’elle est restée caste fermée, se recrutant dans son sein, faisant la guerre pour son propre compte, la population souffrait bien de ses déprédations, l’homme d’armes ne se gênant pas de prendre chez le paysan ce qui était à sa convenance, mais une fois la dîme payée, et s’il n’avait pas de troupes