en cela, est encouragé par les officiers qui prêchent d’exemple, par l’administration qui lui met la trique en main pour surveiller les indigènes qu’elle emploie à ses travaux.
Que de faits répugnants vous sont racontés là, naïvement, comme choses très naturelles, et, lorsque, par hasard, — si l’indigène s’est révolté, a tué celui ou ceux qui l’opprimaient — vous dites qu’il a bien fait, il faut entendre les cris de stupeur qui accueillent votre réponse : Comment ? puisque nous sommes les maîtres, puisque l’on nous commande, il faut bien nous faire obéir ; si on les laissait faire, ils se révolteraient tous, ils nous chasseraient. Après avoir dépensé tant d’argent et tant d’hommes, la France perdrait le pays, elle n’aurait plus de colonies !
Voilà où la discipline et l’abrutissement militaires amènent l’esprit des travailleurs ; ils subissent les mêmes injustices, les mêmes turpitudes qu’ils aident à faire peser sur les autres ; et ils ne sentent plus l’ignominie de leur conduite, ils en viennent à servir, inconsciemment, d’instruments au despotisme, à se vanter de ce rôle, à ne plus en comprendre toute la bassesse et l’infamie.
Quant aux besoins du commerce, voilà bien le vrai motif ; messieurs les bourgeois s’étant embarrassés de produits qu’ils ne savent comment écouler, ils ne trouvent rien de mieux que d’aller décla-