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ET L’ANARCHIE

tel ou tel acte. Nous sommes persuadés que les individus ne font que ce qu’ils sont bien décidés par eux-mêmes à faire ; nous croyons que les actes se prêchent par l’exemple et non par l’écrit ou le conseil ; c’est pourquoi nous nous bornons à tirer les conséquences de chaque chose, afin que les individus choisissent d’eux-mêmes ce qu’ils veulent faire. Mais nous sommes convaincus aussi que les idées bien comprises doivent multiplier, dans leur marche ascendante, les actes de révolte.


Plus les idées pénétreront dans la masse, plus leur conscience s’éveillera, plus intense deviendra le sentiment de leur dignité, par conséquent, moins on voudra subir les tracasseries d’un pouvoir autoritaire et l’exploitation de capitalistes voleurs ; plus rapprochés et plus multipliés seront les actes d’indépendance. Ce résultat n’a rien qui nous désole, au contraire ; car, chaque acte de révolte individuelle est un coup de hache porté dans les étais du vieil édifice social qui nous écrase. Et puisqu’il est dit que le progrès ne peut s’accomplir sans secousses ni victimes, nous saluons celles qui disparaissent dans la terrible tourmente, espérant que leur exemple fera surgir des champions plus nombreux et mieux armés, afin que les coups aient plus d’effet.

Mais, quel que soit le nombre de ceux qui péris-