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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

teurs, lorsque l’on a reconnu que l’idée de Patrie n’est qu’un prétexte et que le véritable rôle que l’on vous réserve est celui d’égorger ses frères de misère ?

Lorsqu’on voit que la misère est le résultat de la mauvaise organisation sociale ; que des gens ne crèvent de faim que parce que d’autres se gavent et ramassent des écus pour leur lignée, on n’accepte pas de mourir au coin d’une borne. Il arrive un moment, tout pacifique que l’on soit, où, à la force, on répond par la force, et à l’exploitation par la révolte.

Il faut que ceux qui voudraient voir la société se transformer sans secousse, en fassent leur deuil, cela est impossible ; les idées, en évoluant, nous conduisent à la révolution ; on peut le regretter, le déplorer, mais le fait est là, il faut en prendre son parti, les lamentations n’y peuvent rien et, puisque la révolution est inévitable, il n’y a qu’un moyen d’empêcher qu’elle ne tourne contre le progrès, c’est d’y prendre part, en essayant de l’utiliser pour réaliser l’idéal entrevu.


Nous ne sommes pas de ceux qui prêchent les actes de violence, ni de ceux qui mangent du patron ou du capitaliste, comme jadis les bourgeois mangeaient du prêtre ; ni de ceux qui excitent les individus à faire telle ou telle chose, à accomplir