Page:Grave - La Société mourante et l’anarchie.djvu/230

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
214
LA SOCIÉTÉ MOURANTE

qui n’ont rien à voir avec elle. Ainsi, sous couleur d’attaquer à la Propriété, certains se sont fait les défenseurs du vol, d’autres, à propos de l’amour libre, en sont arrivés à soutenir les fantaisies les plus absurdes qu’ils n’hésiteraient pas à qualifier de débauche et de crapulerie chez les bourgeois ; les plus outranciers sont ceux qui font la guerre aux principes — encore un préjugé, disent-ils — et clament : « Je me moque des principes, je m’asseois dessus ; pour arriver à la Révolution, tous les moyens sont bons, nous ne devons pas nous laisser arrêter par des scrupules hors de saison. »


Ceux qui tiennent ce langage, sont dans l’erreur, selon nous, et, s’ils veulent bien y réfléchir, ils ne tarderont pas à reconnaître que tous les moyens ne sont pas bons pour mener à l’anarchie ; il y en a qui y sont contraires. Ils peuvent présenter une apparence de succès, mais, au fond, avoir fait retarder l’idée, avoir fait triompher un individu au détriment de la chose, et, par conséquent, qu’on le reconnaisse ou qu’on le nie, il découle des idées que l’on professe, un principe directeur qui doit vous guider sur le choix des moyens propres à assurer la mise en pratique de ces idées ou en faciliter la compréhension ; principe aussi inéluctable qu’une loi naturelle, que l’on ne peut transgresser sans en être puni par cette transgression elle-même, car