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ET L’ANARCHIE

où il lui plaira de nous mener ? Lui donnons-nous la force pour nous y contraindre au cas où nous refuserions de le suivre ? — Non. — S’il y a parmi nous quelqu’un qui connaisse le chemin, nous le suivons par où il nous mène, parce que nous le supposons capable de nous mener où nous voulons nous rendre, que nous savons qu’il s’y rend lui-même, mais nous n’avons rien abdiqué de notre initiative et de notre volonté.

Si, au cours du voyage, l’un de nous s’apercevait que celui auquel nous aurions laissé le soin de diriger la troupe, se trompe ou voudrait nous égarer, nous userions de notre initiative pour nous renseigner et prendre au besoin le chemin qui nous semblerait le plus direct ou le plus agréable.

Il ne doit pas en être autrement en temps de lutte. D’abord, les anarchistes doivent renoncer à la guerre d’armée contre armée, aux batailles rangées en plaine, aux luttes de stratèges et de tacticiens, faisant évoluer des corps d’armée, comme le joueur d’échecs fait évoluer ses pions sur la table de jeux. La lutte devra se porter principalement à détruire les institutions, flamber les actes de propriété, plan de cadastre, procédures de notaires et avoués, registres de perceptions, renversement des bornes de partages, destruction des actes d’état-civil, etc. Expropriation des capitalistes, prise de possession au nom de tous, mise à la libre disposition de la masse des objets de consommation, tout