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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

tout attendre de la Révolution, si nous en faisions un but, tandis qu’elle n’est qu’un moyen.


Ces amis partent de ce principe — louable en soi — dont ils sont pénétrés : que l’on peut grouper des éléments en vue de faire la révolution ; que l’on peut devenir assez nombreux pour tenter des soulèvements ; créer des situations où la Révolution éclatera et que les groupements révolutionnaires organisés pourront faire évoluer dans la direction qu’il leur conviendra de lui imprimer. De là leur acceptation de certains moyens qui leur semblent aptes à hâter ce moment révolutionnaire ; de là leurs efforts pour essayer de grouper tout ce qui leur semble révolutionnaire, sur un programme mixte, en laissant de côté certains détails, certaines nuances qui empêcheraient l’entente, et les forceraient à éliminer des individus qui leur semblent des tempéraments révolutionnaires.

Nous autres, au contraire, nous sommes persuadés que la Révolution viendra en dehors de nous, avant que nous soyons assez nombreux pour la provoquer ; nous pensons que l’organisation vicieuse de la Société nous y mène fatalement et que la crise économique se compliquant d’un fait politique quelconque, suffira à mettre le feu aux poudres et à faire éclater ce mouvement que nos amis veulent provoquer.

Pour tous ceux qui ne se paient pas de mots, ne