Page:Grave - La Société mourante et l’anarchie.djvu/259

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
243
ET L’ANARCHIE

abolir la Dîme, il n’aurait pas été politique de la rétablir, la bourgeoisie inventa l’impôt et les contributions indirectes. De cette façon, la dîme est toujours prélevée, mais ce sont les capitalistes, les trafiquants et autres intermédiaires qui font l’avance des sommes prélevées au bénéfice de l’État, quitte à se rattraper royalement sur les poches des producteurs et des consommateurs, et comme ceux-ci n’ont pas affaire directement au fisc, ils ne peuvent se rendre un compte exact de ce qu’ils ont à payer pour leur part, et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes bourgeois possibles.

On a, dit-on, 130 à 140 francs d’impôts par tête et par an à payer en France ; qu’est-ce que cela ? Pourquoi se priver du plaisir d’avoir un gouvernement qui s’occupe de votre bonheur pour une si modique somme ; c’est vraiment pour rien et on serait bête de s’en priver. — C’est en effet pour rien, et le travailleur ne s’aperçoit pas qu’étant le seul à produire, il est le seul à payer : il a, non-seulement sa quote-part à solder, mais aussi la quote-part de tous les parasites qui vivent déjà du produit de son travail.


C’est que, quels que soient les sophismes dont les économistes bourgeois ont essayé d’étayer leur système pour justifier l’existence des capitalistes, il est un fait bien certain, c’est que le Capital ne se reproduit pas de lui-même et ne peut être que le