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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

quelles sont les véritables moyens propres à les émanciper.


Eh ! sans doute, il doit bien y avoir quelques bourgeois qui s’effraient réellement au simple énoncé de cette réforme, et se voient déjà « spoliés » au profit de la « vile multitude » ; la bourgeoisie est peuplée de ces trembleurs qui s’effraient au moindre bruit, se cachent à la moindre alerte, mais beuglent comme des veaux lorsqu’on fait mine de toucher à leurs privilèges.

Peut-être y a-t-il aussi, parmi ceux qui la proposent, quelques individus d’assez bonne foi pour croire à son efficacité ? Les criailleries des uns, la naïveté des autres contribuent admirablement à tromper les travailleurs, à leur faire prendre au sérieux l’amusette qui les empêche de tendre l’oreille quand on leur démontre qu’ils n’ont rien à espérer de leurs exploiteurs, que leur émancipation ne pourra être réelle que du jour où il n’y aura plus de privilèges.


Au temps de la Dîme, les travailleurs savaient à quoi s’en tenir sur ce qu’ils payaient à leurs maîtres et tyrans : Tant pour le seigneur, tant pour le curé, tant pour celui-ci, tant pour celui-là. À la fin, ils s’apercevaient qu’il ne leur restait plus grand’chose pour eux. Ils firent une révolution. La bourgeoisie s’empara du pouvoir : le peuple s’étant battu pour