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ET L’ANARCHIE

imaginer la disparition de toutes les valeurs monétaires : or, argent, billets de banque, effets de commerce, traites, chèques et autres valeurs d’échanges, est-ce que pour cela l’on s’arrêterait de produire ? Est-ce que le paysan cesserait de cultiver son lopin, le mineur d’arracher sa subsistance à la mine, l’ouvrier de fabriquer des objets de consommation ? Est-ce que les travailleurs ne trouveraient pas moyen de se passer de numéraire dans l’échange de leurs produits et de continuer à vivre et à produire sans monnaie ?

La réponse affirmative à ces questions nous amène à conclure que le Capital n’est, pour les parasites, qu’un moyen de masquer leur inutilité, de justifier leur intermédiaire qu’ils imposent aux producteurs pour prélever la dîme sur le travail des autres. Aussi, quel que soit le moyen qu’emploiera l’État pour les atteindre dans leurs revenus, ces atteintes retomberont, en fin de compte, sur les producteurs, puisque déjà les revenus ne découlent que du travail.

Plus forte sera la charge dont on les accablera, plus lourdement elle retombera sur les travailleurs, grossie qu’elle sera par les intermédiaires ; et, en fin de compte, la réforme tant vantée se sera transformée, de par le fait de la mauvaise organisation sociale, en un moyen plus grand d’exploitation et de vol.


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