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LA SOCIÉTÉ MOURANTE

Après l’impôt sur le revenu qui a eu son heure de succès, la réforme la plus vantée à l’heure actuelle est la réduction des heures de travail avec la fixation d’un salaire minimum.

Régler — en faveur des ouvriers — les rapports du Travail et du Capital, obtenir de ne travailler que huit heures au lieu de douze, semble, à première vue, un progrès énorme, et rien d’étonnant à ce que beaucoup s’y laissent prendre, emploient toutes leurs forces à obtenir ce palliatif, croyant travailler à l’émancipation de la classe prolétarienne.

Mais au chapitre de l’Autorité, nous avons vu que celle-ci n’avait qu’un rôle, défendre l’ordre de choses existant ; par conséquent, demander que l’État intervienne dans les rapports sociaux entre le Travail et le Capital, c’est faire preuve du plus grand illogisme, car son intervention ne peut être que profitable à celui dont il est le défenseur.

En étudiant la réforme de l’impôt, nous avons vu que le rôle du capitaliste était de vivre aux dépens du producteur ; or, c’est se moquer abominablement des travailleurs que de leur conseiller d’aller demander aux bourgeois de restreindre leurs bénéfices quand ils usent de tous les moyens pour les augmenter. Il a fallu des révolutions pour obtenir de simples changements politiques qui étaient loin d’avoir cette importance.