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ET L’ANARCHIE

sont-elles pas là pour nous prouver que, partout où l’ouvrier est arrivé à se faire payer de forts salaires, les objets de consommation ont augmenté proportionnellement et que s’il est parvenu à se faire payer vingt francs par jour, il lui en faudrait vingt-cinq pour vivre, comme peut vivre un ouvrier gagnant bien sa vie, de sorte qu’il a toujours été au-dessous de la moyenne.

Mais, en ces temps de vapeur et d’électricité, la concurrence ne permet pas de s’attarder : il faut produire vite et à bon marché. Ce n’est donc pas sur l’augmentation de leurs produits que chercheront à se rattraper les exploiteurs. C’est le dernier moyen, produire en huit heures ce que l’on produisait en douze, qui est tout indiqué aux exploiteurs soucieux de sauvegarder leurs « bénéfices ».

Il faudra que le travailleur produise plus vite ; par conséquent, l’encombrement de produits que l’on aura voulu empêcher, les chômages que l’on aura voulu éviter, surviendront comme par le passé, puisque la production sera la même et que le travailleur n’aura pas été mis à même de consommer davantage.


Mais les inconvénients de ladite amélioration ne se borneront pas à cet insuccès, il y en a d’autres plus sérieux : d’abord la réduction de la journée de travail aura pour effet d’activer le perfectionnement de l’outillage mécanique et de pousser au remplace-