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ET L’ANARCHIE

fluence, s’est donc maintenue jusqu’à nos jours et se maintiendra, jusqu’à ce que l’homme, débarrassé de l’erreur et de tous préjugés, se reconquière lui-même entièrement, renonçant à imposer sa volonté pour ne pas avoir à subir celle d’autres plus forts.


Mais l’origine divine de l’autorité et de la propriété étant mise à néant par la science bourgeoise elle-même, les bourgeois ont cherché à lui donner des bases plus solides et plus naturelles, les économistes sont venus prendre les faits sociaux, découlant d’une mauvaise organisation, et les érigeant en « lois naturelles », les faisant la cause de ce qui est, quand ils n’en sont que les effets, décorant ces inepties du nom de science, ils ont prétendu légitimer les crimes les plus monstrueux de la société, les pirateries les plus énormes du capitalisme, rejetant les causes de la misère sur la faute des misérables eux-mêmes, érigeant, comme loi de conservation sociale, l’égoïsme le plus monstrueux quand, au contraire, nous l’avons vu dans un des chapitres précédents, il n’est qu’une cause de conflit, de déperdition de forces et de régression, s’il n’est tempéré et adouci par cette autre loi, plus évolutive et plus humaine : la solidarité.


La société bourgeoise étant fondée sur le capital et celui-ci étant représenté par l’argent, afin de mas-