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ET L’ANARCHIE

n’a pu devenir la propriété de quelques-uns que par des moyens de spoliation quelconque.

La famille, également, a été tout autre que ce qu’elle est actuellement. Et les bourgeois qui prétendent que ces deux institutions reposent sur des bases inattaquables et inamovibles ne savent ce qu’ils disent, vu qu’il n’y a pas de raison pour que ce qui a évolué n’évolue pas encore. Leur affirmation ne prouverait qu’une chose, c’est que ces deux institutions, si elles ne devaient plus progresser, seraient bien près de leur décadence ; car c’est une loi de la vie que ce qui ne marche plus, périt, se désagrège, pour donner naissance à d’autres organismes ayant une période d’évolution à parcourir.


Et la vérité de cet axiome est tellement évidente que les bourgeois ont été forcés de le reconnaître en ajoutant, comme correctif au mariage, qu’ils voulaient maintenir indissoluble, le divorce, qui n’est applicable qu’à des cas spéciaux, que l’on n’obtient qu’au moyen de procès, de démarches sans nombre et en dépensant beaucoup d’argent, mais n’en est pas moins un argument contre la stabilité de la famille puisque, après l’avoir repoussé si longtemps on l’a enfin reconnu nécessaire, et qu’il vient fortement ébranler la famille en brisant le mariage qui en est la sanction.

Quel plus bel aveu en faveur de l’union libre pourrait-on demander ? Ne devient-il pas bien évi-